METAL BOX ( Juillet 1998 )
Pouvez-vous résumer l'historique du groupe ?

KILLERS a été formé en février 1984. Nous avions tous joué un peu avant, mais rien de très sérieux!
En avril 84, nous avons remporté un tremplin rock à Bayonne, notre ville d'origine, avec nos propres compos. Cela nous a donné l'envie de faire un premier album. C'est comme cela que "Fils de la haine" est sorti un an plus tard chez Madrigal, la fameuse maison de disques bien connue des groupes de l'époque!

Début 86, nous avons quitté Madrigal pour rejoindre le label Sydney Productions et sortir "Danger de vie". Peu après la sortie de cet album, les autres membres de Killers ont choisi de continuer leur chemin de leur côté.
J'ai donc remonté Killers avec d'autres musiciens issus de la scène bayonnaise, et dans la foulée, nous avons sorti un troisième album, "Mise aux poings" sur le label Dream Records en distribution CBS. Nous avons continué les concerts un peu partout dans l'hexagone, et en juillet 88, nous sommes repartis en studio pour un quatrième album "Résistances", sorti de nouveau chez Sydney Productions au début 89. Les concerts se sont succédés jusqu'à la fin de l'année, date à laquelle le chanteur de l'époque, Serge, a décidé d'arrêter la musique.

Nous avons choisi de mettre à profit cette interruption involontaire des concerts pour écrire un cinquième album en 1990. Je suis également passé au chant cette année-là pour remplacer Serge. Courant 91, nous avons donc enregistré "Cités interdites", avec une reprise de l'Aigle noir de Barbara, laquelle, après écoute, nous a donné autorisation pour sortir le morceau. A la fin de l'enregistrement, Philty, le batteur, a quitté le groupe et Patrick (le batteur actuel) l'a donc remplacé. "Cités interdites" est sorti début 92, toujours chez Sydney Productions, et nous avons beaucoup joué ensuite. Nouveau break en 1994 pour préparer un nouvel album, et également changement de bassiste: Alain nous a rejoint pour ce sixième album, "Contre-Courant".

A cette époque, nous n'avions plus de distribution, peut-être un peu écoeurés par l'ambiance qui régnait dans les"gros" labels. Nous avons fait nous-mêmes la promo et la distribution de cet album sorti le 20 mars 1995, et fêté cette année-là nos 10 ans d'existence discographique. En avril 1996, un nouveau soliste nous a rejoint, Ronan.
L'envie nous est venue, après toutes ces années, de sortir un live, afin de répondre aux demandes des gens qui ne nous avaient jamais vus en concert. "Ennemis en public" est donc arrivé le 20 novembre 1996. De plus, pour être enfin totalement autonomes au niveau des enregistrements, nous avons monté notre propre studio .

C'est à ce moment que nous avons rencontré Alain Ricard, qui s'occupe du label Brennus. Ce n'est pas trop dans mes habitudes de lancer des fleurs, mais avec lui, nous avons trouvé le label qui nous convient. Il ne nous impose rien et nous laisse travailler à notre rythme. Il faut savoir qu'il a monté son label parce qu'il aime la musique avant tout, et non pas dans un but purement lucratif. 1997 a été consacrée à la préparation et à l'enregistrement de 16 morceaux qui ont vu le jour le 4 mai 1998 sous la forme de notre huitième album, "Fort intérieur".

Pouvez-vous vous présenter chacun individuellement?

A la batterie, il y a Patrick Soria, arrivé dans le groupe pour la sortie de "Cités interdites". Il a 31 ans et avant de rejoindre Killers, il avait écumé quelques groupes de la région paloise. A la basse, Alain Garcès, 35 ans, arrivé en 1994 et qui jouait auparavant dans Crazy Hammer, toujours dans la région. Le benjamin du groupe, Ronan Jacques, nous a rejoint en avril 1996. Il est soliste et a 28 ans. Il est prof de guitare à Pau à l'école Ibanez. Et moi, le vétéran, du groupe, j'ai 35 ans et je fais office de chanteur et de parolier.
Pouvez-vous présenter la musique du groupe?

Nous faisons avant tout la musique que nous aimons;! Cela peut sembler bizarre de le préciser, mais nous nous foutons pas mal des modes et autres foutaises du genre. S'il fallait vraiment définir la musique de Killers, je dirais que nous faisons du heavy avec un chant en français. Dans tous nos albums, nous avons toujours voulu alterner les tempos, c'est pour cela que nous avons des morceaux speed, d'autres lourds, plus médium, et bien sûr, les inévitables ballades que nous apprécions beaucoup!!! Nous ne détestons pas non plus adapter à notre sauce les morceaux des autres, sur "Cités interdites", il y avait la reprise de l'Aigle noir de Barbara façon Killers. Cela a permis à certains de découvrir Barbara! Sur le live, nous reprenons ACDC mais avec un chant en basque. Enfin, sur le dernier album, nous avons repris façon speed une chanson réputée basque.

Pouvez-vous présenter votre dernier enregistrement, "Fort intérieur"?

Nous avons enregistré ce dernier album durant l'année 97, en prenant notre temps. Comme je te l'ai dit, nous disposons de notre propre studio, nous ne sommes donc pas tenus par des impératifs de rendement!
L'album est sorti début mai 98, chez Brennus. Il comporte seize morceaux, pour une durée totale d'écoute de 71 minutes. Une fois encore, nous avons voulu varier les tempos, afin que chacun y trouve son compte, avec alternance de speed, morceaux plus lourds, deux ballades, et une reprise. Nous avons eu le plaisir d'avoir un morceau dans la compilation de Hard-Rock afin de faire découvrir le groupe à ceux qui ne connaissaient pas encore. Pour le moment, les échos sont excellents et cet album plaît énormément. C'est sans aucun doute le plus abouti et le plus complet de Killers.

Quels sont vos projets pour la suite?

Continuer! Nous espérons jouer un peu partout, et plus particulièrement dans les coins où nous ne sommes jamais passés. Nous reprenons les répés en août et nous allons composer en vue d'un... neuvième album. Nous ne voulons pas attendre 2 ou 3 ans avant d'offrir d'autres morceaux à ceux qui apprécient notre musique. Nous n'avons aucun plan de carrière, ni aucune ambition démesurée, nous voulons juste continuer à faire la musique qui nous éclate... et tant mieux si d'autres l'aiment aussi!

Quelque chose à ajouter?

Tout d'abord, merci à toi et à Metal Box pour cette interview. Ensuite, merci à ceux qui nous soutiennent et qui se mettent nos albums plein les feuilles, c'est notre meilleure récompense. Si les gens restent passionnés comme ils l'ont été depuis presque 15 ans envers Killers, nous leur donnons rendez-vous pour encore 15 ans de heavy!!!