1) Parle-nous donc un peu de ce nouvel album... “ FORT INTÉRIEUR” est sorti début mai, sur le label Brennus fondé par Alain RICARD. Nous avons pris tout notre temps pour l’enregistrer, car nous possédons maintenant notre propre studio. Nous n’avions donc aucun impératif d’horaires ou de rendement, et Brennus est un label qui ne se prend pas la tête, nous sommes absolument libres de toutes contraintes. Durant l’année 1997, nous avons composé et peaufiné les seize morceaux de cet album. Comme d’habitude, nous avons voulu varier les tempos des morceaux, afin de satisfaire la plus large majorité des auditeurs. Nous alternons morceaux speed, plus lourds, deux ballades et une reprise d’une chanson basque réputée, tout ceci pour une durée d’écoute de 71 minutes. Depuis sa sortie, nous n’avons récolté que des éloges concernant ce C.D., il plaît énormément, et c’est un sacré plaisir pour nous! 2) Présente-nous le nouveau guitariste. Pas si nouveau que ça tout de même! En effet, Ronan Jacques est entré dans le groupe en avril 1996, il y a donc presque deux ans et demi de cela. Au début de l’année 1996, Fafa, le soliste, a quitté le groupe pour partir faire l’armée. Nous avons donc fait savoir dans notre région qu’une place de soliste était vacante au sein de Killers, et c’est ainsi que Ronan nous a rejoint. Tout de suite, le courant est passé entre nous, et du point de vue technique, il n’a pas de problèmes! En effet, il est prof de guitare à l’école Ibanez de Pau. Il a 28 ans, et Killers est le premier groupe “sérieux” qu’il intègre. 3) Que penses-tu de la scène métal française actuelle? En premier lieu, certains groupes ont bien du mérite à jouer, car ce ne sont pas les structures d’accueil qui pourraient les motiver! Il y a un manque indubitable de petites salles. Tout le monde n’a pas le privilège ou le niveau pour se produire dans des salles à 200 balles le billet d’entrée. Mais là, c’est aux pouvoirs publics de gérer ça avec nos sous! Ensuite, ce qui me gêne un peu, c’est la bataille qui se crée entre les styles. Certains ne jurent que par le Heavy, d’autres le Death ou le Trash : au final, c’est toujours du métal. Il y a aussi un piège à éviter selon moi: à vouloir suivre les modes, on finit toujours par se perdre soi-même. Si tu fais du progressif parce que c’est dans l’air du temps, tu auras l’air d’un vrai con en faisant du heavy deux ans plus tard, ou inversement! A chacun d’être le plus possible en adéquation avec ses affinités. J’ai l’air d’un vieux réac en disant ça, mais en presque 15 ans de musique, j’en ai vu passer pas mal autour de moi, mais Killers est toujours là, et c’est pas demain la veille qu’on changera de style! 4) Quel est pour toi le groupe des années 90 qui représente la relève des groupes tels que Maiden, Priest ou même Saxon? Ta question tombe à pic, car j’ai justement vu ces 3 groupes en concert durant les quatre derniers mois. 5) Avez-vous des projets de tournée? Absolument pas. Financièrement parlant, ce n’est pas envisageable. Nous continuons à faire des concerts le week-end comme nous l’avons toujours fait. Le fait de faire une tournée impliquerait qu’il y ait plein d’organisateurs motivés et plein de public prêts à se déplacer!!! 6) Les articles parus dans la presse ont-il eu des conséquences intéressantes pour le groupe? “Parlez de moi en bien ou en mal, mais parlez de moi!” Oui, il est indéniable que les retombées sont bonnes. Tout d’abord, nous avons eu le plaisir d’avoir un morceau de “FORT INTÉRIEUR” dans la compilation de Hard-Rock Magazine. C’était un excellent moyen de faire découvrir Killers à ceux qui ne nous connaissaient pas et de donner un avant-goût de l’album aux autres. Ensuite, la presse joue un rôle très important, car beaucoup de ses lecteurs se basent sur elle pour se faire une opinion, que ce soit la “grande” presse ou le petit fanzine associatif. De plus, suite aux derniers articles, des gens qui nous avaient connus à l’époque de “Fils de la haine” ont repris contact avec nous, ils nous croyaient morts! 7) Peux-tu dresser un bilan sur la carrière du groupe? Je n’aime pas tellement le mot bilan, car il fait penser au mot fin, et ce n’est surtout pas avec ce mot que je souhaite parler de Killers! Je suis vraiment heureux de voir le groupe toujours en piste après 15 ans d’existence. Nous avons su nous créer une identité et un style qui nous propres, et le important, les conserver en passant à travers les modes. Nous sommes toujours restés fidèles, je crois, à l’esprit heavy qui nous caractérise. Je pense que 8 albums en 15 ans, des gens qui nous apprécient et nous soutiennent, sont la meilleure réponse que je puisse t’apporter. 8) Quelle est ton opinion sur tous ces vieux groupes qui se reforment car le heavy est le style qui revient en force? Ca ne va pas leur plaire de se faire traiter de vieux! Plus sérieusement, je pense que c’est une bonne chose s’ils se reforment pour créer de nouveaux albums et faire des concerts. Si c’est uniquement pour ressortir des disques sous format compact et faire parler d’eux ponctuellement, cela ne sert pas à grand-chose. Le plus utile et le plus intéressant est d’avoir des groupes en activité, pas des anciens combattants du hard-rock des années 80!!! 9) Un dernier mot pour conclure? Avant tout, merci beaucoup à toi pour l’initiative de cette interview et pour l’intérêt que tu portes au groupe. Ensuite, un grand merci à ceux qui nous connaissent déjà et nous soutiennent toujours contre vents et marées. Quant à ceux qui n’ont pas eu le plaisir de nous écouter, qu’ils se jettent sur “FORT INTÉRIEUR” et nous disent ce qu’ils en pensent, je peux leur garantir qu’ils ne seront pas déçus du voyage! |