Les nouvelles sont excellentes, puisqu’on est en train de mixer le nouvel album et quoi de plus important pour un groupe que de se trouver à la veille de la sortie publique d’un album que l’on sait correspondre à nos désirs artistiques?
Ca n’a pas toujours été le cas, donc je l’apprécie d’autant plus. La sérénité est de rigueur, le line-up est stable, on n’a pas à se prendre la tête sur la diffusion des albums, les rééditions se vendent très bien, le dernier album en public a plu et les ventes ont suivies : les nouvelles ne peuvent être que bonnes!

2) KILLERS est le seul groupe de l’époque qui résiste et qui est “ encore en vie ”. A quoi est due cette longévité?

Essentiellement au fait que nous avons su gérer notre énergie sans avoir de comptes à rendre à personne.
Nous nous sommes donnés les moyens de ne dépendre de personne. Ainsi, notre seul “ soucis ”, c’est de faire de la musique par plaisir et je crois que cela a été payant.
Contrairement à ce que certains croient, on n’est pas restés figés. Au contraire, on a constamment évolué dans le sens d’acquérir toujours plus de liberté pour affirmer ce qui me paraît le plus important : notre propre identité.

3) En ce moment, tous les groupes de l’époque voient leurs albums réédités sous format C.D. Est-ce bien pour tous ces groupes?

Si ça s’accompagne de reformations, suivies de nouveaux albums, ce sera une bonne chose.
Si c’est un plan “ nostalgie du bon vieux temps ”, c’est beaucoup moins intéressant, car le Hard Rock a besoin de groupes en activité plutôt que de gourous poussiéreux qui ressortent les médailles du passé.

4) Beaucoup de jeunes fans d’aujourd’hui ne connaissent pas les anciens groupes des années 80. Penses-tu que ces rééditions seront un bien pour toucher les jeunes qui ne jurent que par des groupes comme Machine Head ou Pantera?

En ce qui nous concerne, les rééditions ont été faites suite aux innombrables demandes des “ fans ”.
Comme je sais qu’ils sont aussi têtus que nous, je me suis dit qu’il fallait classer cela le plus vite possible : c’est maintenant chose faite.
Il est absolument clair que nous préférons les nouveaux albums aux anciens et donc que nous privilégions leur diffusion.
Heureusement pour nous, le chemin se fait dans le bon sens : les nouveaux auditeurs commencent toujours par un album récent et comme ils apprécient, ils se mettent en quête de posséder toute la discographie.
Les anciens albums correspondent à leur époque et sont donc forcément décalés par rapport à cette fin de décennie.
Par contre, nous avons ressenti le besoin de fixer par un album en public l’évolution indéniable dans l’interprétation d’anciens morceaux que nous avons sur-vitaminés avec la formation actuelle.
D’autre part, nous n’avons jamais suivi les modes, donc, ce n’est pas maintenant que cela va commencer!

5) Comment se passe l’enregistrement du prochain album?

Nous avons enregistré 16 morceaux d’une façon vraiment libre, car ayant notre propre studio, nous n’avons pas d’impératifs de temps: uniquement des critères de satisfaction personnelle.
De plus, nous pouvons prendre du recul pour apprécier la qualité des morceaux sur un temps plus long.
Il s’agit donc de 16 vrais morceaux, il n’y a pas de remplissage ou de “ pseudo ” titre de quelques secondes.
Tous les morceaux sont en français, à l’exception d’une reprise d’un groupe traditionnel militant basque qui est donc chanté en basque.
Comme d’habitude, les tempos sont variés: speed, lourd, ballade, médium, etc...
Ca aussi, c’est une liberté que nous souhaitons conserver. On fait ce que l’on veut, comme on veut, en se foutant complètement de savoir si cela correspond aux tendances actuelles.
Que ce soit aux niveaux musique ou paroles, je peux t’assurer qu’il s’agit du meilleur album de KILLERS. J’espère qu’il sera bien diffusé pour nettoyer en profondeur les oreilles de la jeunesse actuelle qui en a bien besoin...

6) Avez-vous encore des relations avec les anciens groupes?

Uniquement avec VULCAIN par le biais de concerts communs, quand l’occasion se présente.

7) Sais-tu ce que sont devenus les anciens membres de KILLERS?

Plus ou moins: rares sont ceux qui ont encore une activité musicale.

8) Après quinze ans d’existence, que retiens-tu de l’aventure KILLERS?

Surtout la fierté d’avoir réussi à nous forger une identité propre et un style personnel.
On ne peut pas nous rattacher à un autre groupe et cela me paraît vraiment très important.
Le plus intéressant, c’est la conjonction du fait que notre musique a évoluée avec nous et que nous avons évolué avec elle.

9) Que penses-tu de la scène Metal aujourd’hui ?

Je dois t’avouer que je n’ai pas trop l’occasion d’écouter autre chose que KILLERS! C’est peut-être cela qui explique la réponse précédente.Sinon, nos bringues se font souvent aux accents de MANOWAR ou de Hard Rock germanique (GRAVE DIGGER, par exemple).
Pour parler plus précisément de la scène Metal, je trouve qu’il y a trop de mélanges. Sous prétexte que c’est dans l’air du temps, les styles se diversifient et il en ressort une mixture sans saveur et sans âme.
Tout le monde s’éparpille en lorgnant vers les musiques voisines et le flou se fait par ce biais dans l’esprit de tous.

10) Quelle est la différence entre les groupes de l’époque et ceux d’aujourd’hui ?

Les différences existaient entre les groupes, mais ils formaient tous un mouvement musical bien défini. C’était ça, sa principale force.
Maintenant, à force de parler de fusion, les énergies se sont diluées dans le médiocre océan musical où triomphent la techno, le rap, la dance et autres daubes aseptisées.

11) Je vous laisse le mot de la fin. Dites ce que vous voulez.

Ecoutez notre album et soyez sûrs que nous allons faire ce que nous disons.
Un énorme MERCI pour finir à notre public qui nous est toujours resté fidèle et surtout proche et passionné.
Longue vie à BLENDED SOULS ZINE!!!