|  
       1. " 109 " est l'intitulé de ce nouvel album, outre le changement 
        de musiciens, est-ce que les fans de KILLERS doivent s'attendre à du changement ? 
      On 
        est revenu avec des morceaux plus directs. 
        C'est un choix délibéré de ma part et je pense que 
        cela se confirmera à l'avenir. 
        L'arrivée de Nicko ANDRIEU à la batterie a marqué 
        un retour à un jeu en doubles grosses caisses que j'affectionne 
        tout particulièrement depuis les débuts de KILLERS. 
        C'est marrant parce qu'il a commencé à jouer avec Thierry 
        ANDRIEU , son frangin , (guitariste actuel de KILLERS) en faisant ses 
        armes sur nos premiers albums. 
Ça me rajeunit pas mais par contre la moyenne d'âge du groupe 
        s'est abaissée considérablement. 
        Sinon, il y a un apport incontestable au niveau du jeu de basse avec Titi 
        (Patrick OLIVER) par le fait qu'il joue au médiator et que cela 
        s'apparente beaucoup plus à un marteau piqueur qu'à de la 
        branlette technique inefficace pour notre style. 
        Je suis également enchanté par l'arrivée de Thierry 
        qui agrémente ses qualités de soliste d'une technique rythmique 
        certaine. 
        C'est assez rare pour un soliste qui fait souvent l'impasse sur la base 
        rythmique. 
        Les thèmes abordés dans les textes se sont également 
        enrichis. 
        Voilà donc je pense quelques arguments qui expliquent la qualité de ce nouvel album. 
      2. 
        Bruno, tous les membres qui t'accompagnaient sont partis, qu'est-ce qui 
        les a poussé à quitter le navire ? 
      Notre 
        album précédent " FORT INTÉRIEUR " est 
        sorti en 1998. 
        J'ai composé la majorité de ces morceaux en 1995 et 1996. 
        J'ai été très déçu et frustré de devoir attendre autant de temps pour sortir cet album. 
        C'était d'autant plus inacceptable que nous avons notre propre 
        studio d'enregistrement à disposition. 
        Après la sortie de " FORT INTÉRIEUR ", j'ai immédiatement 
        composé les morceaux qui se trouvent sur " 109 ". 
        J'ai vu que cela partait pour refaire le même plan et c'était 
        hors de question. 
        J'ai donc dit aux autres que je ne souhaitais plus continuer avec eux. 
        Je n'avais personne en vue mais cela n'était pas le problème, 
        je voulais tout d'abord être en accord avec moi-même. 
        Ce ne sont donc pas eux qui sont partis mais moi qui les ai écarté de KILLERS. 
        Je compte bien faire en sorte de pouvoir sortir un nouvel album tous les 
        un an/un an et demi maximum. 
        Ce n'était pas possible avec l'ancien line-up, maintenant je sais 
        que ce sera le cas. 
        Ce ne sont pas les fans de KILLERS qui s'en plaindront. 
      3.Votre 
        groupe est un exemple de persévérance, à quoi doit-on 
        cette " rage " de continuer, est-ce dur de se " battre 
        " pour continuer (trouver de nouveaux musiciens etc
). 
      C'est 
        vrai que ce n'est pas toujours facile mais le fait de devoir se battre 
        te renforce et chaque obstacle passé te procure tant de punch que 
        tu décuples ton potentiel à résoudre tous les problèmes 
        qui ne manquent pas de se révéler. 
        Je crois que les choses se résolvent d'elles même si la passion 
        demeure. 
        Je fais de la musique par plaisir et non pour essayer de décrocher 
        un hypothétique jackpot. 
        Les problèmes font partie de la vie, je ne crois pas qu'une vie 
        sans bagarre soit très passionnante. 
        C'est un état d'esprit qu'il faut s'efforcer de garder. 
        Pas seulement dans la musique mais également dans la vie. 
        Les parallèles entre les deux sont d'ailleurs souvent très 
        proches. 
      4. 
        pour ce nouvel album quels sont les thèmes qui vous ont inspirés 
        ? On peut noter que souvent les textes sont incisifs, est-ce important 
        pour un groupe de Hard Rock d'avoir des paroles très réalistes 
        ? 
      Chacun 
        fait selon son sentiment. 
        Il est évident que pour KILLERS les paroles sont souvent réalistes 
        voire engagées. 
        Je ne pourrais jamais totalement me dégager du monde qui nous entoure 
        pour la bonne et simple raison que j'y puise mon énergie. 
        C'est vital pour un groupe de Hard Rock , qui plus est si les textes sont 
        en français. 
        Beaucoup de thèmes de ce nouvel album font référence 
        à une période historique lointaine mais les parallèles 
        avec notre époque sont pourtant bien réels. 
        C'est souvent le cas dans mes textes. 
        J'aime bien jouer avec les doubles sens en laissant l'auditeur y trouver 
        ses propres interprétations. 
      5. 
        Récemment KILLERS a été le seul groupe Français 
        à l'affiche du festival de Wacken, comment avez-vous réussi 
        ce tour de force ? 
      Tout 
        simplement en étant nous mêmes. 
        Nous avons été contactés par les organisateurs car 
        ils appréciaient notre musique. 
        C'est d'ailleurs un hommage que je veux leur rendre car le plus souvent 
        ce sont les maisons de disques qui imposent leur groupe. 
        Pour Wacken ce n'est pas le cas, la programmation est faite par des passionnés 
        qui aiment vraiment le Metal. 
        Le succès de ce festival (25 000 personnes pour cette dixième 
        édition) leur donne raison et c'est une excellente chose. 
         
        6.Vous vous enregistrez tout seul, au bout du 9ème 
        album ne rêvez-vous pas d'une " grosse production " avec 
        un producteur mondialement reconnu ? Est-ce par obligation ou par passion 
        que vous vous débrouillez pour enregistrer vos disques ? 
      Il 
        y a bien longtemps que je ne mets plus mes bottes au pied du sapin de 
        Noël. 
        Il faut rêver mais il ne faut pas que rêver sous peine de 
        perdre pied. 
        Il est évident qu'une meilleure production nous aiderait mais cela 
        ne tombera pas du ciel. 
        Nous devons d'abord nous occuper de notre musique et faire de notre mieux 
        pour l'aboutir. 
        Avoir notre propre studio nous offre une totale liberté artistique 
        et financière, c'est loin d'être négligeable. 
        C'est peut-être cela qui nous permet d'être ce que nous sommes. 
        La sincérité et la spontanéité s'estompent 
        dès lors que les " gros moyens " pointent leur nez. 
      7.Concernant 
        votre longue carrière, qu'est-ce qui reste comme votre pire souvenir, 
        et comme votre meilleur souvenir/expérience ? 
      Les 
        pires souvenirs concernent sûrement les périodes de transition 
        dues à des changements de musicien. 
" Pire " est un mot excessif, je dirai plutôt " les 
        moins bons ". 
        Sinon les meilleurs sont à situer dans la période actuelle. 
        Le plus éclatant c'est de savoir que l'on peut envisager l'avenir. 
        Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, seul le temps pourra le 
        dire.(Merci nous
). 
      8.Un 
        mot pour les musiciens qui souhaitent se lancer dans le dur milieu de 
        la musique ? 
      Démarrer 
        en profitant de l'énergie de la jeunesse qui permet de déplacer 
        des montagnes mais aussi savoir qu'elle fait souvent faire d'énormes 
        conneries donc savoir garder les pieds sur terre. 
        Ne pas croire au père Noël et savoir qu'il faut d'abord s'occuper 
        de sa musique avant de trop se prendre la tête au sein même 
        du groupe. 
        La difficulté est de trouver un équilibre entre le fait 
        de ne pas tout casser et celui de ne pas tomber dans un train-train préjudiciable. 
      9.Et 
        enfin, pour finir, quels sont vos projets, un dernier mot ? 
      Actuellement 
        ce sont les concerts en ponctuant les moments de répit par la préparation 
        du dixième album dont la sortie se situera au mieux avant l'été 2000, au pire avant la fin 2000. 
    Dans l'attente, ruez-vous sur " 109 ", vous ne serez pas déçus.          |