INTERVIEW ROCK IN CHAIRE 15 mai 2001

1. Pourquoi avoir fait deux versions pour cet album (une anglaise et une française) ?

Cela faisait déjà un bon bout de temps que j'avais ça en tête mais l'essentiel du problème résidait dans le fait que je souhaitais absolument que les paroles soient irréprochables et que " l'esprit Killers " soit respecté.
J'ai demandé à Xavier LORENTE (dessinateur de la toute première pochette) de s'occuper de la pochette de " Mauvaises graines ".
Je lui en ai parlé et il m'a dit " Banco " pour bosser sur les textes de la version anglaise et c'est ainsi que" Killing games " a vu le jour.
Il a vraiment très bien œuvré et je sais que les prochains seront encore mieux donc il est clair que l'expérience deviendra règle.
On n'abandonnera pas le français mais je pense qu'à l'avenir on trouvera un fond commun de 6 ou 7 morceaux en anglais et en français plus 4 ou 5 inédits différents pour chaque langue.
Sinon pour les raisons, il est clair que cela facilite les ventes à l'exportation qui étaient pourtant déjà assez importantes pour un groupe d'expression française mais c'est également une nouvelle approche des morceaux qui ouvre indéniablement des perspectives créatrices nouvelles.

2. En dehors du texte, qui n'est d'ailleurs pas une traduction littérale, y-a-t-il d'autres différences entre les deux albums ?

Ce sont surtout pas mal de parties vocales qui ont été revues car l'anglais ne nécessite pas un débit aussi important que le français. C'est d'ailleurs là que réside une des principales motivation qui fait qu'à l'avenir nous continuerons à évoluer dans les deux langues. Cela permet de présenter des morceaux sous deux approches différentes et artistiquement, c'est très intéressant.. Sinon il y a quelques parties de clavier qui ont été rajoutées ainsi que quelques bruitages discrets. Je ne voulais pas que pour cet album les deux versions soient très différentes pour ne pas trop dérouter.

3. Etes vous satisfait du son de cet album ?

C'est un peu comme tout : on fait du mieux qu'on peut avec les moyens qu'on a. Dans l'ensemble ça va. On a pris une option assez marqué en mettant les guitares rythmiques plutôt fortes. Ce n'est pas forcément flatteur au niveau son mais cela correspond bien à l'esprit des compos de cet album. On a bien conscience que le son n'est pas l'attrait principal de cet album : ce sont les morceaux qui priment. Pour ma part, je préfère cette situation que l'inverse…

4. Est-il toujours facile d'écrire la musique de Killers ?

Actuellement c'est un réel plaisir. J'en veux pour preuve qu'on s'est retrouvé avec 28 morceaux de prêts et qu'il nous a donc fallu faire un choix. Tu en conclues donc qu'on a déjà pas mal de morceaux en réserve. Pour ma part, j'adore le stade de la composition des morceaux et j'espère qu'on pourra s'y remettre vite même si d'avance on sait qu'il nous faudra encore faire une nouvelle sélection.

5. Pendant les deux années qui séparent les derniers albums, qu'avez-vous fait ?

Des concerts, deux albums en français et une version anglaise… Comme tu le vois, on a plutôt accéléré la cadence.
Pour ma part, c'est ainsi que je vois les choses. Il n'y a pas de raisons que cela change car la formation actuelle est excellente. L'entente est vraiment idéale. Le retour de Xavier LORENTE pour les dessins des pochettes et son écriture des textes anglais font que
les perspectives sont décuplées. Je crois que la situation actuelle nous promet de beaux lendemains.

6. Est ce que le retour en force des groupes des années 80 vous inspire un retour aux sources ?

On n'a pas conscience de cela. Du moins, on ne raisonne pas dans ces termes. On fait ce qu'on aime du mieux qu'on peut tout d'abord pour nous faire plaisir à nous et à ceux qui nous font l'amitié et l'honneur d'apprécier notre musique. Le reste est juste une constatation extra-musicale. Killers fonctionne à l'instinct, ce n'est jamais calculé, c'est pour cela d'ailleurs qu'on est encore là 17 ans
après avoir posé les premiers jalons.

7. Vos influences ont-elles évoluées par rapport aux premiers albums et quelles sont-elles ?

Les influences se sont un peu estompées pour laisser place à une identité plus marquée et plus personnelle. C'est ça qui doit être privilégié artistiquement. C'est un enrichissement incomparable et une fierté certaine. Il est certain que c'est plus périlleux comme attitude car il est plus " vendeur " de cloner les groupes en vogue mais c'est ainsi que je vois les choses. Il vaut mieux se réchauffer de sa propre flamme plutôt que des rayons d'autres soleils.

8. Depuis "fils de la haine", vous avez fait une bonne carrière, mais vous n'avez pas trop tourné.
Pensez-vous faire plus de concert qu'avant et partout en France ?

Bien sûr…mais il est clair que la France n'est pas le pays le plus facile pour tourner. Pour ce qui nous concerne, nous essayons de tourner un maximum quitte à même provoquer les concerts mais il est clair que ce n'est pas toujours très facile. Il faut s'en faire une raison et avancer progressivement vers une amélioration de la situation.

9. Que pensez-vous du travail de votre maison de disque Brennus ?

C'est comme nous : ils font du mieux qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont. C'est pour cela que j'aime Brennus et Alain Ricard.
Il progresse en corrigeant du mieux qu'il peut les éventuelles erreurs en menant sa barque du mieux qu'il peut et force est de constater que Brennus prend une importance et un crédit indéniable. Je suis heureux que Killers y contribue et je suis fier de bosser avec Alain.

10. Quelque chose d'autre à dire ?

Tout d'abord tous mes remerciements pour l'intérêt que tu nous portes et le soutien que tu nous apportes en nous donnant la parole. Si ce n'est déjà fait, je vous engage à vous jeter sur " Mauvaises graines " et sur sa version anglaise" Killing games " : vous ne le regretterez pas…

ROCK IN CHAIRE 15 mai 2001