Salut Bruno, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis guitariste / chanteur dans KILLERS.Killers existe depuis 1984.
On est basé géographiquement sur le Pays Basque dans le secteur de Bayonne.

On a sorti à ce jour 12 albums dont un live, une version anglaise de notre dernier cd inédit et un réenregistrement.des parties vocales d'un ancien album.

On a donc commencé en 1984 avec une formation à cinq dans laquelle je n'étais que guitariste pour finalement passer au chant en 1991 et conserver cette formule à quatre depuis maintenant presque onze ans.

Il y a Florent POUEY à la batterie, Patrick OLIVER à la basse, Thierry ANDRIEU à la guitare et donc moi, Bruno DOLHEGUY à la guitare et au chant.

On évolue plutôt actuellement dans un esprit musical speed avec toujours des paroles en français même si on a déjà dans notre répertoire trois morceaux chantés en basque.

Les textes ont toujours été très importants dans KILLERS et j'ai la chance et l'honneur de les écrire depuis le tout début.

Tous nos albums sont disponibles sur le label BRENNUS en distribution NIGHT & DAY et MUSEA.

Voilà donc pour les grandes lignes mais vous vous doutez qu'il n'est pas très facile de dresser un historique en quelques mots pour un groupe qui existe depuis plus de dix sept ans.

Comment t'es venue l'envie de former KILLERS ? Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Pour le nom, c'est tout simple : il faut faire référence à l'album "Killers" d'IRON MAIDEN qui nous avait pas mal marqué à l'époque.
Ensuite il y a le fait que je cherchais un nom qui commence par un "K" : pourquoi je ne sais pas mais c'est comme ça …

Et puis au début j'étais pas mal inspiré par cet univers de "tueurs" qui me semblait intéressant pour tout ce qui concernait l'écriture des textes.

L'envie de former KILLERS est en fait un cheminement musical.
On a commencé en massacrant des morceaux au fin fond d'une grange en 1979.
Quand je dis "massacrer" c'est un peu exagéré, c'est surtout qu'on faisait tourner les passages que nos niveaux musicaux limités nous permettaient de jouer.
Par exemple, on jouait des morceaux de Hard Rock de l'époque plutôt basiques qui nous branchaient bien comme "Attention contrôle" d'OCÉAN mais juste l'intro et le couplet parce que le refrain commencait à nous demander trop de niveau.
Donc on tournait des trucs qui nous éclataient pendant des heures en buvant des bières et ça nous convenait tout à fait.
Après on s'est quand même dit qu'il fallait qu'on arrive à se les compléter ces satanés morceaux et on y est peu à peu arrivé.
J'ai eu ensuite l'opportunité de rejoindre le groupe dans lequel chantait Patrice LE CALVEZ ( 1er chanteur de KILLERS ) en tant que guitariste rythmique.
On faisait du bal avec un répertoire essentiellement basé sur des groupes comme STATUS QUO, DEEP PURPLE, RORY GALLAGHER, TED NUGENT, VAN HALEN, AC/DC, TRUST, SAXON, IRON MAIDEN, SCORPIONS, TÉLÉPHONE, DUTRONC, CAPDEVIELLE, CABREL, ROLLING STONES.

On jouait également des compos du guitariste soliste.

On s'appellait "GENOCIDE" en référence au morceau de JUDAS PRIEST.

Ensuite le guitariste soliste et le bassiste ont laissé tomber et on a continué en rajoutant des morceaux de JUDAS PRIEST, DEF LEPPARD, KROKUS par exemple.

Au moment où ils ont laissé tomber le groupe ( pour des problèmes auditifs ), on n'a pas pu assurer un bal important et on a décidé de changer de nom pour éviter des embrouilles de crédibilité qui auraient pu découler de cette annulation.

On a donc décidé en une soirée de s'appeler KILLERS .

A partir de là, on a continué en bal en commençant à inclure des nouvelles compositions à notre répertoire.

Et puis de fil en aiguille, on a décidé de laisser tomber les bals pour tenter notre chance dans un tremplin rock qui s'est déroulé en 1984 sur Bayonne.

On a remporté ce tremplin rock et à partir de là on est parti dans l'idée de sortir notre premier album.

Quelles difficultés a rencontré KILLERS jusqu'à maintenant ? Quels sont les meilleurs moments ?

Pour ce qui concerne les difficultés, j'avais pour habitude de parler des périodes durant lesquelles il se produisait un changement de musicien au sein du groupe.
Je crois que depuis le départ de Nicko tout cela me paraît bien dérisoire.
Les meilleurs moments se situent bien sûr avec Nicko mais également avec la formation actuelle car nous sommes maintenant cinq à tout jamais et il sera très dur de nous séparer.
Pour ce qui me concerne, je ne vois que cette pute de mort qui puisse un jour foutre une embrouille entre nous.

" Mise Aux Poings 2001 " est aussi un hommage à un artiste, un ami, pourrais-tu nous en parler ?

"Mise aux poings 2001" n'était pas du tout prévu pour être une quelconque hommage à qui que ce soit.

Les circonstances ont voulues que Nicko nous devance mais il s'est avéré qu'il fallait absolument qu'on l'associe à cet album.

Le bonus vidéo était prévu, l'adjonction de "Pour toujours" ne l'était pas.

Pour Nicko, je pourrais simplement te parler de ce qui nous manque le plus le concernant :

Sa bonne humeur, son insouciance, sa faculté à tout relativiser pour ne garder que le côté plaisant des choses, son sens de la fête et des plaisirs de la vie, ses sourires et ses rires nerveux communicatifs, ses perpétuelles vannes suivies de ces mêmes pouffements hilares, son naturel qui mets immédiatement tout le monde à l'aise, sa gentillesse, son aptitude à conjurer les mauvais délires pour irradier tout le monde avec une simple plaisanterie.
Je pourrais t'en faire un roman tellement il était plein de vie et de générosité naturelle.

On ne peux rien changer malheureusement au fait qu'il nous ait quitté mais ce qui est pour moi exceptionnel c'est qu'on a tous un peu grace à lui ces qualités bien ancrées en nous.

On s'est beaucoup rapproché et c'est clair qu'il est toujours avec nous mais y'a toujours ce putain de verre que j'ai envie de poser sur la table qui reste et qui restera toujours à sa place .

C'est con comme truc et je sais que juste le fait de le dire est une façon de nous foutre la déprime mais c'est comme ça que je le ressens et que tout le monde doit le percevoir intérieurement.

La seule chose qu'il n'aurait pas apprécié ce sont les larmes qu'on verse tous parfois chacun dans son coin en pensant à lui mais ça c'est pas évident à éviter et ça restera malheureusement.

Après ce qui me fait plaisir c'est que le "KILLERS actuel" est humainement indestructible car on a tous profondément en conscience que les histoires de certains sont bien futiles en rapport au plaisir qu'il y a à se retrouver ensembles à tout simplement vivre et déconner.

Le 23 février 2002, " Les Loups " sont rentrés dans Paris … alors ? :o))) Tes impressions ?

Pour la première fois en 17 années d'existence, nous avons joué dans Paris intra-muros.
Une fois de plus cette avancée est due à la passion de fans de KILLERS qui, Anne DRUELLE en tête, ont formé une association ( METAL HAND ) pour mener à bout ce projet.
Tout s'est très bien passé et on a eu droit à un concert d'anthologie.
Un public du feu de Dieu nous a permis de faire de cette date un événement qui restera dans les esprits de tous.
C'est une joie immense pour nous et du coup, je crois qu'on va renouveller l'expérience en revenant le 21 septembre prochain si tout se passe bien.
C'est un plaisir immense pour nous car après tous ces instants douloureux, on avait vraiment besoin de ressentir de telles sensations.

Je tiens à remercier le public, l'association METAL HAND et les deux groupes qui nous ont précédé ( LETHAL LASH et KOB ) pour ce moment de bonheur intense qui restera à jamais gravé dans nos mémoires.

Au niveau presse ROCK HARD a su souligner la première que ça représentait pour nous avec des annonces antérieures et ils se sont pointés en nombre pour filmer et on trouvera donc dans le prochain numéro d'avril un morceau en vidéo live sur le cd sampler, un compte-rendu de ce concert et une interview de deux pages.

En 17 ans d'existence de KILLERS on n'a jamais eu droit à ça et comme on n'a jamais arrosé personne : c'est de la passion pure et simple.
( de toute façon quand tu lis ROCK HARD t'as vite compris que ce sont tous des passionnés).
On aura aussi un compte-rendu du concert dans HARD ROCK MAGAZINE.
C'est donc clair qu'au niveau de ces deux magazines, c'est appréciable pour nous de sentir que le nom "KILLERS" a parfois bonne presse.

Quels sont les projets pour KILLERS et comment vois tu l'avenir ?

On continue les concerts quoi qu'il arrive car ça nous fait vraiment le plus grand bien et on va profiter de certains rares moments de pause pour préparer le nouvel album qui verra de toute façon le jour en 2002.
On a également prévu de sortir un DVD et il y aura aussi surement quelques surprises mais je ne peux encore en parler car il me manque encore certains éléments pour pouvoir les dévoiler.

KILLERS a un rapport bien particulier avec ses " fans ", que peux tu (ou veux tu) nous dire à ce sujet ?

On est, je crois pouvoir le dire, très abordables et on adore partager notre passion d'une façon simple et festive.
On n'a pas du tout un rapport distant avec ceux qui nous font le plaisir d'apprécier notre musique.
On peut carrément parler de famille et c'est ça qui me rend le plus fier.
C'est vraiment important car on n'est pas du tout du style à se la péter en se vautrant dans une dialectique bidon au nom d'une pseudo flambe totalement déplacée.

Le mot de la fin est à toi … un coup de gueule ? Un coup de cœur ?

Je suis actuellement plus enclin à écouter mon cœur et il est donc clair que je voudrais tout d'abord remercier tous ceux qui ont su nous témoigner leur soutien durant ces derniers temps.
Gardez tous le moral et l'envie de mordre.

Merci d'être là.