INTERVIEW
KILLERS Septembre 2002 METAL IMPACT |
Killers existe depuis 1984 et il ne peut que se dégager du respect vis à vis d'eux et surtout envers Bruno Dolhéguy qui est présent depuis les débuts. Nous avons profité du concert à Ris Orangis organisé par l'association Metal'Hand ainsi que la sortie prochaine de leur 13e opus (15 novembre 2002) pour rencontrer Bruno Dolhéguy leader de Killers qui n'est pas avare en prose verbale... Line-up : Bruno Dolhéguy (chant, guitare), Patrick Oliver (basse), Thierry Andrieu (guitare, choeurs), Florent Pouey (batterie) Discographie
: Fils de la Haine (1985), Danger de Vie (1986), Mise aux Poings (1987),
Résistances (1989), Cités Interdites (1992), Contre-Courant
(1995), Ennemis En Public (1996), Fort Intérieur (1998), 109 (1999),
Mauvaises Graines (2000), Killing Games (2001), Mise aux Poings (2001),
Habemus Metal (2002) |
Metal-Impact.
Bruno Dolhéguy, tu es maintenant le seul de la formation d'origine
et après 18ans d'existence, qu'est ce que cela t'inspire ?
Bruno. Il y a un côté rescapé, mais cela m'inspire surtout du bonheur car avec la formation actuelle qui existe depuis 1998 tout roule et humainement parlant c'est vraiment le top. Je suis également content de voir d'où on est parti et ou nous en sommes actuellement. MI. Rescapé, certes, car quasiment tous les groupes de l'époque n'existent plus... Bruno.
Oui car peut-être nous n'avons pas la même façon de
voir les choses. On a tout le temps vu les choses dans le sens plaisir
et on n'est jamais trop rentré dans le business dans le sens où
on ne s'est jamais dit : "tiens, cet album est un coup de poker et
il faut qu'il marche absolument sinon cela n'ira pas !". Nous on
fait des albums du mieux que l'on peut avec tout de même un souci
de s'améliorer à chaque fois. Je peux même dire que
je suis fier de tous les albums et même si j'en préfère
certains, au moment où je les ai fait, j'étais à
fond dedans, le truc me plaisait etc... Et c'est pour ça que je
suis encore là 18 ans après car la musique c'est la vie
et comme je n'ai jamais pensé devenir une star ou autres... MI. Avec 12 albums, l'inspiration est toujours présente, tu es tombé dedans quand tu étais petit ? Bruno.
L'inspiration n'est pas trop un problème après faut voir
le résultat ! Pour le prochains album (ndlr : sortie le 15/11/02),
Thierry s'est bien investi dans la composition car à la base Killers
est surtout axé sur les riffs de guitares. Cela me soulage un peu
de savoir que je peux compter sur Thierry et du coup nous avons près
d'une trentaine de morceaux en réserve, pas tous aboutis mais si
demain on a besoin de rajouter dix morceaux, on les a en stock... MI.
On pourrait dire qu'à l'heure actuelle vos influences ne se ressentent
plus et qu'elles ont fait place à celles de Killers en fait... MI. Le retour de Xavier LORENTE (pochettes et textes anglais) nous replonge au début de l'épopée Killers et nous promet un retour aux sources ? Bruno.
Non, moi je ne le vois pas dans ce sens là. C'est vrai qu'il avait
fait la pochette du premier album mais on n'avait pas eu une collaboration
énorme et on en était resté là. MI. Pourquoi as-tu ressenti le besoin de réactualiser le 3e album "Mise aux Poings" ? Bruno.
Pour cet album, déjà au sein du groupe lui-même et
au moment où on l'a enregistré, il y avait des divergences.
On l'a beaucoup centré sur l'énergie et au niveau du chant
cela était trop brut et certains trouvaient qu'il "arrachait"
trop. Je le comprends tout à fait et c'est d'ailleurs pour cela
que lorsque l'on a fait l'album suivant (ndlr : Résistances) les
parties chants "arrachaient" beaucoup moins. MI. Le nouvel album, le 13e donc, sortira le 15 novembre 2002 chez Brennus Music. Parle nous un peu plus de cet album, je crois d'ailleurs qu'il ne vous reste plus qu'à enregistrer les guitares solos ? Bruno.
Au niveau de l'enregistrement, tout est fait sauf les deux tiers des solos
qui sont à finir. Après, il reste le mixage mais bon comme
on ne veut pas non plus se prendre la tête à fond sur le
son, c'est peut-être une erreur mais on ne veut pas batailler et
perdre du temps sur ça. MI. En parlant de ça, j'ai entendu un gars qui disait tout à l'heure que vous vous sentiez proche de l'ETA. Il se basait sur le visuel de ta gratte aux couleurs du pays basque et des paroles pour dire cela. Une Réaction ? Bruno.
[l'air un peu énervé] Il comprenait les paroles en basques
alors ? Le fait que l'on chante en Basque et que ma gratte soit aux couleurs
du pays, il fait le rapprochement avec l'ETA, mais c'est des conneries
énormes !!! C'est n'importe quoi, dans ce cas là si Luis
Mariano chante en basque on peut dire la même chose alors (qu'il
est proche de l'ETA !) C'est n'importe quoi, c'est des bêtises,
c'est tout simplement idiot... [Dur de placer un mot !] MI. Revenons à la musique et parle nous du concept de double sortie d'album en français et anglais, c'est d'actualité avec les prochains albums ? Bruno.
Oui, toujours mais à la différence de "Mauvaises Graines"
et "Killing Games", qui étaient exactement les mêmes
morceaux, sur le prochain album, il y aura 10 titres comme sur la version
française mais le tiers de la version anglaise sera réservé pour cette version. MI. Pourquoi n'avoir pas réuni les 2 versions dans un double album, cela aurait permis aux étrangers de découvrir l'autre facette de Killers plus facilement et également permis aux fans de Killers de se procurer les 2 versions plus facilement... Bruno.
Ouais, c'est sûr mais le problème est qu'il ne serait pas
sorti le 15 novembre 2002, c'est surtout et avant tout une question de
temps car cela prend le même temps que de faire deux albums séparés
et il ne faut pas oublier que nous ne vivons pas de notre musique et que
nous bossons à côté... Bruno.
Oui, c'est sûr... Mais bon, on ne force personne à acheter
non plus... Et les étiquettes que l'on nous colle, j'en ai rien
à foutre... Pour moi cela reste un travail intéressant de
faire les deux versions car cela donne une approche différente
des morceaux et de la composition surtout au niveau du tempo et du débit
de paroles. MI. Parle nous de Brennus, la rencontre, pourquoi ce choix, la fidélité envers eux etc... Bruno.
Justement par rapport à la question d'avant, si on pensait à
fond commercial, je pense que l'on chercherait un autre label que Brennus...
Or comme je le dis depuis le début, moi je passe avant tout par
le relationnel et la confiance. Et avec Alain Ricard de Brennus on s'entend
vraiment bien et pour dire, car par exemple nous n'avons jamais eu aucun
contrat de signé avec lui (sauf le premier boulot fait ensemble
qui était "Ennemis en public") tout se fait de façon
verbale et avec une poignée de main en guise de signature. Je sais
qu'avec lui, il n'y a pas de problèmes et comme je me suis déjà
fait avoir ailleurs, cela n'est pas près de recommencer. Une citation
qui me vient et qui rentre dans ce que je dis : "Si un ami te trompe
une fois, blâme-le. S'il te trompe une 2e fois, blâme-toi
!". MI. Que penses-tu du mélange de style de ce soir (Heavy, Death, Grind) ? Bruno.
Bah en fait, je trouve cela très bien. Et c'est nous qui avons
un peu suggéré à Anne de Metal'Hand le truc. Notamment
pour Gronibard car je suis tombé sur leur album par hasard, je
l'ai trouvé très intéressant et avec un gros son
de surcroît... MI. Un mot sur le DVD prévu ? Bruno.
Il est en préparation et sortira vraisemblablement aux alentours
de mi 2003. Mais là encore nous allons nous démarquer car
il ne sera pas fait comme une vidéo traditionnelle où il
n'y a que du concert live. Et pour en revenir à notre sujet de
tout à l'heure, je ne pense pas que ce produit soit commercial
car il ne sera pas très vendeur dans le sens où justement
il ne sera pas traditionnel... MI. Quel est ton opinion sur les webzines et le support internet ? Bruno.
Je suis à fond pour et dedans depuis près de deux années
maintenant. Notre Mailling List (ML) existe depuis maintenant prés
d'un an et demi et on a passé le 50 000ème message. C'est
une ML qui parle de tout, tout le monde y a accès et peut envoyer
des messages, en fait c'est un peu un comptoir de bar ! MI. Pour conclure, un petit mot pour perpétuer le souvenir de Nicko ? Bruno.
Pour perpétuer le souvenir ? Bah en fait, on a pas besoin de perpétuer
le souvenir car il est toujours présent à nos côtés,
on y pense continuellement et c'est de penser à lui qui nous a
d'ailleurs donné l'envie de faire le DVD et surtout de continuer
l'aventure Killers... C'est vrai qu'il n'y a pas un jour où je
n'y pense pas et pas forcément tristement mais aussi de manière
positive en nous demandant par exemple quelle connerie il serait en train
de faire ou tout simplement s'il serait content de faire telle ou telle
chose... |
Blasphy De Blasphèmar |