KILLERS
23/06/2007
A l'ombre Des Vautours
Killers est certainement le groupe français qui représente le fil rouge le plus solide en ¼ de siècle de Metal sur le sol de l’hexagone.
Après 5 ans de silence consécutifs à la sortie d’ « Habemus Metal », les tueurs nous dégoupillent enfin leurs nouvelles grenades, ce que la jaquette de leur dernier CD illustre parfaitement.
« A L’ombre Des Vautours » est le 15ème album d’une carrière bien remplie pendant laquelle, le groupe est sans cesse passé de l’ombre à la lumière.
Les basques ont ils toujours les nerfs en pelote ? La réponse est sans conteste possible « OUI » avec un grand « O ».
Le groupe reprend ses schémas favoris basés sur des riffs plutôt simples mais diablement accrocheurs dominés par le chant thrashisant et tricolore de Bruno Dolheguy (sauf sur No Future). Les solos sont particulièrement bien dans le ton. Avec certaines parties en twin, il redonnent souvent une seconde vie à des titres déjà bien vivaces (Combien de Fois ?, Seul Dans Mon Coin,).
Pas le temps de souffler sur cet album composé de 22 morceaux très directs dont la durée oscille entre 2 et 4 minutes environ, l’ensemble offrant plus d’une heure de Metal très Roots.
Entre Heavy , Punk ou Thrash, le groupe donne même parfois des accents True Metal à ses compos comme sur « Comprendre » qui se termine par « l’ennemi », un poème de Beaudelaire.
Les textes évoquent la douleur de vivre dans une société de plus en plus déshumanisée ou plus simplement la fidélité du groupe aux valeurs Heavy Metal dans « Faire Du Metal » avec un solo sympatoche ou « Habemus Metal » qui exprime bien la démarche du groupe. Ce dernier titre enchaîné avec « Overkillers » sont en fait des covers francisées de Manowar et Motorhead.
Je regrette simplement que Killers ne nous ait pas concocté 2 ou 3 ballades dont ils ont le secret… nan j’déconne ! ! ! Bon j’y ai quand même cru pendant 1mn sur « www.misere », mais ce titre dénigrant le mirage de la toile n’est pas moins péchu que le reste en particulier par son solo extrêmement nerveux.
La section rythmique, à défaut d’être exceptionnelle, est taillée à coups de serpe et c’est bien ce qu’il faut à Killers pour conserver ce côté Rooty très sympa et efficace.
Le climat s’assombrit sur des titres comme « Absent » beaucoup plus malsain dont le changement de rythme soudain impulsé par l’enchaînement avec « Nouveau Monde » lorgne énormément du côté de Maiden tout comme « Pas de pitié ».
Le groupe ne manque cependant pas d’humour pour balancer « La Ronde Des Couillons » sur une base de chanson folklorique, sorte de manifeste contre tous ces moutons qui subissent sans rechigner la loi de l’establishment, un credo que l’on retrouve sur « Tais Toi » . Là ou un Trust a singulièrement édulcoré son discours et son attitude, Killers prouve que son insoumission caractérielle n’a aucunement subi l’érosion temporelle.
Jusqu’à la dernière minute de cette galette, ça ne faiblit pas un instant et les basques démontrent qu’ils n’ont rien perdu de leur feu sacré. Comme le dit Bruno, « Personne ne pourra me remettre à ma place, c’est une question de Latitude ! ! ! ! ».
Sérieux, ça fait drôlement plaisir de ressentir cette passion intacte chez des vieux loups de mer du Heavy d’autant plus qu’on a parfois du mal à la retrouver chez des grosses pointures internationales du Metal (lica ? ? ? ?).
En ce qui concerne les vrais fans de metal, je ne conçois qu’une seule attitude : apporter leur soutien indéfectible à Killers, un groupe d’une authenticité rare et malheureusement en voie de disparition (l'authenticité!!! et non le groupe heureusement!!!).
17.0/20 |