Ecrit par Fred Delforge
lundi, 04 juin 2007 KILLERS Les Basques de Killers approchent lentement mais sûrement du quart de siècle passé au service du metal et s’il a fallu attendre cinq longues années avant de recevoir le digne successeur de « Habemus Metal », notre patience est largement récompensée puisque la bande à Bruno Dolheguy (chant et guitare), Thierry Andrieu (guitare), Patrick Oliver (basse) et Florent Pouey (batterie) nous livre avec son onzième album studio un ouvrage inscrit dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs, c'est-à-dire très trash et très speed à la fois. Autant ne pas se voiler la face, Killers reprend à son compte tout ce qui a fait les belles heures du hard en France et c’est en restant fidèle à son engagement en faveur de la langue de ses racines, le Français, que Bruno est ses tueurs nous balancent une volée de bois vert qui ne compte pas moins de vingt deux titres, tous inédits, à son actif ! Autant dire que Killers a mis les petits plats dans les grands et que tant qu’il y était, le groupe n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat … Le riff carré et le mot juste sont deux des caractéristiques essentielles des Basques et leur nouvel opus ne sort pas du droit chemin, commençant par une intro dramatiquement bruitiste qui n’est pas sans rappeler les circonstances tragiques qui ont éloigné Killers des studios le temps de rôder son nouveau batteur, puis c’est en trombe que l’on s’engage dans un des titres les plus heavy de la rondelle, l’aussi indispensable qu’essentiel « Deux bastos dans le cigare ». Capable de créer la surprise en citant Baudelaire dans le texte, Bruno Dolheguy nous envoie un « Comprendre » absolument pas piqué des vers et on repart de plus belle dans des titres aux rythmiques irréprochables et dans de pures tueries comme « No Future » ou au contraire dans des morceaux plus légers tels que « Faire du metal ». Réarrangeant le « Overkill » de Motörhead en « Overkillers » avec un break de « La Marseillaise » au beau milieu et parodiant Manowar sur un « Habemus Metal » aussi réjouissant à la scène qu’au studio, Killers confirme sa très large ouverture d’esprit qui lui permet de s’essayer avec un réel talent à différents styles et poursuit son travail de séduction en nous envoyant coup sur coup les excellents « La ronde des couillons » et « Trajectoires » mais aussi un final qui ne laisse jamais retomber la pression et qui se fait encore remarquer grâce à ses « Latitude Ouest » et autres « Tais toi ». Capable de continuer à évoluer à son propre rythme tout en gardant à l’esprit sa ligne directrice originelle, Killers nous prouve par l’objet que sa puissance et sa fougue ne s’amenuisent pas au fil des ans et nous rassure sur un avenir qui passera à n’en pas douter par une bonne grosse tournée comme on les aime … Ca va chauffer sur le bitume ! |